dimanche 2 mars 2008

Capturer l'instant

Toyonobu
Drinking Sake in a Pleasure House, n.d

Toujours ce désir - cette sensation - d'écorcher le vif. Le vif de ce qui nous anime, de ce que l'on est. Estampes ou nouvelles : les arts japonais veulent recréer l'instant présent. Cet instant est fait d'images, de mots qui vibrent et communiquent entre eux. Regardez ces personnages, que se disent-ils ? Cette mise en scène, dans quel but ? Ces questions n'ont qu'une valeur superficielle. Au-delà de la simple représentation d'une soirée arrosée se trouve la signification raisonnable de cette estampe. Où voir de la logique dans une oeuvre à priori futile ? Et bien ce qui est conforme à cette logique c'est l'intention de l'artiste. Quelle est son intention, c'est - à mon avis - la véritable question à se poser. Car l'acte qui détermine ce qui est accompli est précédé d'une intention volontaire.

Nous sommes au 18ème siècle, et le Japon, isolé du reste des continents s'épanouit dans l'art de l'Ukiyo-e. Là-bas, il n'est pas question de rococo ou de néo-classicisme. L'art y est plus modeste, et plus noble. Les dessinateurs dessinent, les sculpteurs gravent et les peintres peignent pour arriver au résultat final : l'estampe. Cet art est incroyablement cohérent. Une cohésion, une unité à vous faire pâlir les petits groupes de mouvement artistique français. Chacun y va de sa plume pour dessiner librement ce qu'il voit, ce qu'il vit. Ce n'est pas une révolution, mais cela a influencé bon nombre d'artistes européens de la même époque. Une liberté qui fait envie. L'intention c'est la liberté. Quoi de mieux comme source d'inspiration ? Je me pose toujours la question.

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